C’est d’autant plus vrai quand il s’agit d’alimentation, lorsque nous ne sommes pas toujours logiques entre ce que nous considérons comme nos valeurs et la réalité de nos actions.
Qui ne s’est jamais perdu entre les différents types d’alimentation ? Végétarisme, végétalisme, flexitarisme, alimentation bio, sans gluten,… A cela vient s’ajouter la “healthy food” ou “l’alimentation santé”, des dénominations marketing très subjectives qui viennent flouter le paysage culinaire. Comment parler et agir alors sur la base de quelque chose que l’on ne connaît pas vraiment ?
En réalité, toutes ces formes alimentaires se basent sur une notion de qualité de nourriture, censée nous apporter bien-être et santé.
Or un végéta*ien par exemple, n’est pas forcément regardant sur la qualité de son alimentation. Si la souffrance animale reste sa priorité, sa santé n’est que secondaire. Certains végéta*iens pourront mangent trop gras, trop salé, trop sucré sans porter attention à l’impact de ce qu’ils mangent sur leur santé. De la même façon qu’un omnivore pourra manger trop de viande, trop de poisson, trop de produits laitiers, aussi nocifs pour sa santé.
De tous ces modes alimentaires, il faut tendre avant tout vers une approche globale et garder une cohérence de valeurs.
Un respect de la santé
En tant que végéta*ien, si nous respectons les animaux, nous respectons aussi les humains, à commencer par soi. Avoir une alimentation de qualité doit donc rester une priorité pour notre propre santé.
Mais alors que certains penseront qu’une alimentation de qualité consiste à manger un bon poisson, une viande maigre labellisée ou des œufs bio, d’autres penseront qu’il est préférable de privilégier les fruits et légumes du marché ainsi que les graines germées !
Oui mais… ces fruits et légumes sont-ils vraiment intéressants pour nous s’ils sont pleins de pesticides ? Et sont-ils intéressants s’ils sont bio mais qu’ils viennent de l’autre bout du monde ?…
Dans tous les cas, il sera toujours utile de s’informer sur les produits que l’on souhaite consommer et ne pas oublier que tout est une question de bon sens.
Un respect de la nature
Quand on parle de nature, tout le monde y va de son interprétation. En général, on associe la nature au règne végétal (les arbres, les fleurs,…) ou bien à nos lieux de vacances ! (la mer, la montagne…). Nous oublions souvent que les animaux font tout autant partie de cette nature… et que nous en faisons partie aussi.
Dans certains hôtels-restaurants que j’ai pu visiter, l’incohérence se fait vite sentir lorsque l’on creuse un peu la question de la nature. Des lieux dont les éléments de décoration mettent en avant la nature peuvent vite se transformer en fiasco écologique camouflé. Ces lieux qui misent sur le côté naturel sont en réalité bien loin du compte. On nous vend du rêve alors que pour la nature c’est un cauchemar.
Une offre de restauration essentiellement basée sur la viande et le poisson, un potager du Chef qui perd tout son charme quand on apprend qu’il n’est pas bio, des morceaux d’arbre en guise de table basse, des sièges en cuir… Où est le respect de la nature dans tout cela, quand on la détruit pour de la déco, plutôt que de lui rendre hommage plus intelligemment ?
Un respect de l’animal
L’animal est donc bien le dernier à qui l’on pense. Il est pourtant au centre de tout. Où que l’on aille, où que l’on soit, il est toujours partout !
Dans ces endroits dits de haute qualité, l’offre végétarienne est encore trop timide sur les menus bien évidemment, et l’offre végétalienne totalement inexistante. Nous nous inquièterons éventuellement de savoir comment la bête à été élevée mais notre questionnement s’arrêtera là.
Connaître l’histoire de l’animal que l’on s’apprête à manger n’est déjà pas si mal, mais aller plus loin dans la réflexion serait bien plus passionnant.
Un respect de soi
S’informer, apprendre, comprendre… pour toujours s’enrichir et améliorer ce que l’on peut.
S’intéresser à ce que l’on mange et à ce que l’on consomme d’une façon générale dans une démarche globale, c’est prendre conscience de nos actes et les ajuster si besoin. Et même si parfois nous nous sentons encore perdus, c’est en questionnant ce qui est et en s’informant continuellement que l’on trouvera potentiellement des réponses.
Au travers de nos actions, on agit avant tout pour soi. Respecter le vivant de quelque forme que ce soit, c’est se respecter soi.
Pour une cohérence des valeurs
Etre vegan nous apprend à avoir une approche globale. C’est respecter tous les éléments du monde vivant et le retranscrire autant que possible dans son quotidien.
Ainsi, des valeurs telles que l’empathie, la compassion, l’intégrité,… prennent tout leur sens. Des valeurs naturellement humaines qui peuvent être (ré)-intégrées dans l’histoire de notre alimentation.
Pour un restaurateur, j’y vois le potentiel d’une nouvelle cuisine qui reflèterait ces valeurs, la possibilité de proposer une approche globale où la nature prendrait sa place autant que l’Homme. C’est avoir une décoration en lien avec la nature tout en respectant ses besoins. Non pas se servir d’elle pour la servir à ses clients, mais s’inspirer d’elle pour mieux transmettre les valeurs de la nature aux clients.
Le manque de cohérence que l’on peut voir à certains endroits et dans certains discours montre qu’il est urgent d’agir pour rétablir un axe de valeurs. Cela afin d’éviter les amalgames et la confusion des genres, et pour qu’à travers les lieux qu’il fréquente, le client puisse retrouver sa propre cohérence.