Un nouvel espace “Healthy & Vegan”
Le Mandarin Oriental se situe au 251 de la rue Saint Honoré. Le lobby est le point de départ. Les fauteuils accueillent les clients en transit. Sur la droite, on trouve le “Cake Shop” et le restaurant “Camélia”. Sur la gauche, on rejoint l’entrée du “Bar 8” qui mène sur le restaurant étoilé “Sur Mesure par Thierry Marx”.
Le lobby est donc le coeur de l’hôtel où tout démarre et tout se décide. Il offre aussi une vue centrale sur le jardin du “Bar 8” qui apporte une touche de nature à cet espace réconfortant. Il fallait toutefois dynamiser un peu ce point d’accueil et le rendre plus chaleureux. Après quelques aménagements mobiliers et la volonté d’une nouvelle offre de restauration, l’espace “L’Honoré” est créé.
Au menu de “L’Honoré”
En attendant le déjeuner, des graines me sont servies en apéritif. Elle sont posées là devant moi dans une coupelle en verre. Comme un signe, on dirait… Des graines sont-elles semées au Mandarin pour faire germer de nouvelles idées ?
Au menu, on trouvera des plats sains et savoureux dans la tendance comfort food, avec le coin 100% végétalien composé entre autres d’un curry vert de légumes, un quinoa au citron confit, piquillos et tofu frit, un burger au steak de lentilles avec des frites paille de patates douces, ou un avocado toast sur un pain germanique.
Dans la carte des classiques, il y a le Poke Bowl Honoré qui peut être adapté en version vegan.
En dessert, des cookies au chocolat noisettes et un moelleux noisettes nous sont proposés.
Outre le déjeuner, on peut aussi venir à “L’Honoré” pour un petit-déjeuner ou un goûter. Bien qu’aucune offre vegan ne soit encore disponible sur ces cartes, nous pouvons demander les cookies ou le moelleux à ces différents moments de la journée.
Une carte végétalienne à fort potentiel
J’ai eu la chance de goûter quelques-uns des plats de la carte végétalienne.
L’avocado toast est assez bien réussi. Simple et frais, on retrouve de l’avocat, des radis et des pousses d’épinards sur un pain germanique. Il mériterait juste une couche de houmous pour plus de tenue mais pour le reste il est parfait.
Le burger est plutôt classique, sans rien de surprenant. Il marche bien et intrigue les clients qui découvrent de nouvelles saveurs autour d’un format qui les rassure. Il mériterait cependant quelques améliorations. Le pain pourrait être complet ou aux graines afin de mieux correspondre à la démarche “healthy”. Le steak, élaboré à partir de lentilles, s’effrite facilement laissant quelques céréales perdues dans l’assiette. Et les frites pailles, un peu trop fines, m’ont donné du fil à retordre.
Le Poke Bowl fait de riz à sushi, avocat, radis, concombre et vinaigrette asiatique est très intéressant. Le riz est excellent et l’ensemble des ingrédients se marient plutôt bien.
Chez Thierry Marx, les sauces sont assez relevées. C’est la touche personnelle du Chef. Il vaut donc mieux demander un peu moins de piquant si vous avez le palais sensible.
En ce qui concerne les desserts, les cookies sont servis chauds, ce qui n’est pas indispensable à mon sens. Ils sont bien meilleurs lorsqu’ils sont froids. Quant au moelleux, il peut paraître un peu lourd pour une fin de repas. Ces desserts seraient plutôt adaptés pour le petit-déjeuner et le goûter. En dessert, je verrais mieux une petite mousse fraîche sur une base de lait de coco. Quand bien même, si l’on veut proposer une pâtisserie à “L’Honoré”, je rendrais indispensable le Saint-Honoré vegan, qui devrait être la pâtisserie végétale signature de Thierry Marx.
Pour la fin de repas, les petites mignardises qui accompagnent le café devraient être disponibles également en version vegan, ce qui n’est pas encore le cas.
Enfin, les menus mériteraient des symboles clairs pour identifier les plats végétariens et/ou végétaliens et les options vegan possibles.
Aujourd’hui, le concept de “L’Honoré” me laisse penser que les vegans ne sont pas ciblés par cette carte, Il est idéal pour un repas d’affaires ou un déjeuner entre collègues. Ce lieu est fait avant tout pour une clientèle de quartier, pressée par les horaires de bureau, qui souhaite manger vite et bien.
Cependant, il suffirait d’un rien pour rendre cette carte accessible à tous, d’autant que son potentiel est énorme. Je ne me fais aucun souci, je sais que ce n’est que le début et que des améliorations seront apportés sur les prochaines saisons.
Comprendre les enjeux
Je crains également la confusion des genres entre ce qui est dit et non dit. On parle de “healthy”, “détox” pour parler de “L’Honoré”. Sur la carte du déjeuner, on évoque “le coin végétalien”, alors que sur la carte du petit-déjeuner, on ne retrouve aucun symbole pour identifier ces plats ni même suggérer la possibilité d’en faire une option.
Les Chefs ont un vrai rôle à jouer pour expliquer aux clients ce que toutes ces notions représentent et il est important de faire apparaître des symboles pour apporter un peu de pédagogie à une clientèle parfois perdue.
Je dirais qu’aujourd’hui les vegans ne peuvent pas être complètement sereins à l’idée d’aller manger au Mandarin Oriental. Cette nouvelle carte amène encore trop de questions, notamment sur les laits utilisés au petit-déjeuner et au goûter (de quels laits s’agit-il ? peut-on choisir celui que l’on souhaite ?). Des questions que nous pouvons tout à fait poser au personnel qui est formé et connaît parfaitement le sujet, mais des questions qui peuvent mettre certains vegans mal à l’aise.
Pour Thierry Marx, proposer une carte vegan n’est absolument pas pour surfer sur la tendance. Ainsi, je suis convaincue qu’il peut amener doucement les clients à réfléchir à une nouvelle façon de s’alimenter. Il est celui qui pourrait le faire le mieux. Mais c’est aussi à nous de réfléchir à ce que les Chefs nous proposent, ne pas hésiter à les questionner et susciter l’échange, pour mieux comprendre ce que l’on mange et apporter aussi nos nouvelles idées.
Pour sûr, Thierry Marx va nous emmener dans cette nouvelle ère végétale. Tout est possible maintenant que la machine est lancée !